Voies minérales : la fusion

La fusion

Four à poterie à bois, pour la fusion alchimique
L'alchimie est un art qui demande une certaine introspection et se pratique le plus souvent en solitaire. Pourtant, c'est aussi une discipline complexe qui demande beaucoup de connaissance, de tours de mains, et de techniques que l'on partage avantageusement entre compagnons.
La petite confrérie des Pieds Nickelés que je présente ici réunit 3 compères, tous habiles dans leurs domaines respectifs, et toujours prêts à partager leurs connaissances. Croquignôle est distillateur, c'est aussi le spécialiste des médecines spagyriques dans le groupe ; Ribouldingue est potier, il tourne les creusets, construit les fours ; et Filochard est le génial bricoleur, forgeron, et spécialiste des voies minérales et inventeur d'instruments. L'équipe se retrouve de temps en temps pour fondre, distiller, ou fabriquer les outils nécessaires à l'équipement de chacun. Cela se passe en général autour d'un feu, qui est toujours au cœur du travail.

Les photos qui suivent ont été prises lors de deux de ces journées, consacrées à la fabrication du régule d'antimoine et du sel de Guérande.

L'antimoine est une matière très connue en alchimie. Il existe plusieurs voies pour le travailler. Ici, c'est une préparation à la voie de l'amalgame stibine (c'est-à-dire antimoine) + mercure (métal). Le but est l'évolution du métal vers son état théorique de perfection qu'est l'or. C'est donc une médecine métallique, qui n'a pas d'emploi dans les autres règnes. Ce n'est pas un "particulier" mais ce ne sera pas non plus une médecine universelle qui servira à la restauration de la santé de l'homme. Mais l'alchimiste est curieux de nature et il est passionnant de voir ce travail qui illustre un aspect de l'alchimie, et une étape du développement de la vie.
La deuxième matière travaillée à cette occasion est le sel de Guérande. Ribouldingue préfère ce sel pour la fusion de l'antimoine (d'autres utilisent le nitrate d'ammonium), on se sert aussi de ce sel purifié pour les déliquescences (que l'on appelle eau des anges), bien que le carbonate de potassium (le sel de cendres) soit plus sensible à l'humidité et donne une eau plus abondante.
Quoiqu'il en soit, ces opérations de fusion sensibilisent l'alchimiste avec le feu et avec les matières ainsi purifiées.

Le but de cet article n'est pas de présenter une voie alchimique ou de révéler des procédés : les travaux effectués sont inspirés des cours de Stéphane Barillet, de Denis Labouré et de Patrick Burensteinas et je ne peux mieux faire que d'y renvoyer le lecteur ; non, le but est de simplement de montrer que les alchimistes savent parfois se regrouper pour partager leurs connaissances et les mettre en pratique, ce qui n'est certes pas facile lorsque l'on reste isolé (isolé dans son laboratoire ou, pire, isolé dans sa tête)… Alchimistes de tous pays : Unissez-vous !

Four en briques réfractaires. A bois, ou gaz pour démarrer. Ne pas oublier de saler… C'est cuit ! la coulée Le régule étoilé (prêt à être refondu…)

Voici une préparation du régule d'antimoine. Sur la seconde photo, Ribouldingue ajoute le sel, comme fondant, à la poudre d'antimoine, quelques clous ont aussi été ajoutés (pour donner un régule "martial" - clous=fer=Mars)

Filochard pulvérise le minéral Le sel lavé et séché au soleil est prêt pour la cuisson Un autre four à régule Fusion du sel cuisson des côtelettes… Fabrication de perles en raku Deux lingots de sel Le lingot de sel, rosé, est prêt Croquignôle recuit le régule

Pour les légendes : passez la souris sur les images.

 Le plan de la lingotière à régule est donné ici.

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Date de dernière mise à jour : 08/03/2020