Articles de croquignole

    • Distillateur
  • 49.3 % vol. Le nouveau régime des Bouilleurs de Crus !

    49.3 % vol. le nouveau régime des Bouilleurs de Crus !

    Matthieu distille a sarreyer

    Les bonnes nouvelles de la Fédération des syndicats de bouilleurs de crus (FNSRPE) :

    Comme le gouvernement l'avait promis dans son projet de loi de finances 2024, les bouilleurs de cru sont exonérés des droits d'accise sur les alcools à hauteur de 50 LAP* pour la campagne 2024 et par ménage de fruiticulteurs.

    Si vous n'êtes pas sûr d'avoir bien compris, ça veut dire que les bouilleurs de crus (les distillateurs amateurs) n'ont plus de taxes à payer jusqu'à 50 litres d'alcool pur par an (100 litres de gnôle) ! Autrement dit, fini les taxes ! C'est gratuit !

    Champagne !!!

    ps. Perso, j'en ai un peu marre de travailler pour l'argent. Je crois que je vais devenir bouilleur de cru. Moins réaliste selon certains, mais avec mes 100 litres de schnapps, j'ai de bonnes raisons de penser que je vais tenir le coup ! Je vous dirai !

    pps. Il faut peut-être préciser que c'est pour la France, et l'Europe. La Suisse, elle, reste à 29,- CHF le lap pour les pros, et un peu moins pour les amateurs. Cette fois, le retard est regrettable…

    ppps. Ah oui ! Comment cette loi a-t'elle pu passer ? Et bien, si j'ai bien compris, c'est grâce au dévouement de notre première ministre qui aurait invoqué tout spécialement pour nous le 49.3… Merci encore madame ! En votre honneur, je suggère que 49,3 soit le nouveau réglage officiel pour les eaux-de-vie distillées sous ce régime ! Cuvée spéciale 2024 à 49.3 % vol. !

    Youpi ! Ça va remonter le niveau !!!

    Matthieu

  • Tante Faustine et l'Absinthe par Myriam Grange

    Tante Faustine et l’Absinthe C1 tante faustine

    Un livre/mémoire par Myriam Grange sur son arrière-grand tante, Faustine, femme libre du début du XX° siècle qui faisait commerce d’absinthe en Valais…
    Myriam Grange a recueilli les souvenirs familiaux pour retracer l’histoire de cette aïeule qui récoltait les absinthes valaisannes, y compris la discrète Artemisia Valesiaca, petite sœur dans la grande famille des absinthes et qui faisait déjà partie des recettes de la belle époque (chez Morand à Martigny par exemple).
    Myriam Grange n’a pas fait que retracer l’histoire de cette figure de la famille, elle a aussi et surtout capté l’âme de l’absinthe, l’âme de Faustine, autrement-dit l’âme d’Artemis, la fille de Zeus et notre véritable Fée Verte…
    Un très beau livre qui nous fait découvrir la puissance de cette plante et de cette boisson emblématique de la belle-époque, cette boisson si longtemps recherchée, si fortement combattue et si vaillamment protégée qui nous est chère.

    96 pages superbement écrites et magnifiquement illustrée. Indispensable pour tout amateur d’absinthe. C’est en fait un guide qui nous raconte qui est véritablement la Fée Verte. Unique en son genre, c’est le livre qui manquait aux artemisophiles et aux buveurs de qualité…

    Entrelignes, Tante Faustine & l’Absinthe, éditions Bulles de Joie.
    96 pages illustrées, 22,- CHF ; tirage relié main : 36,- CHF chez l’auteure sur www.tantefaustine.ch

    Petite note personnelle… Avant que de m’installer à Sarreyer, en Valais donc, pour y distiller cette plante endémique de la région (connaissez-vous la Chandelle Verte de Edelweiss Distillerie ?), j’étais venu en éclaireur découvrir quelques lieux de choix en Suisse. C’est lors de la visite d’une ferme à louer à Fully (Valais toujours) que j’ai senti, dans un ravin, une absinthe extraordinaire, délicate, mentholée, intrigante… Le micro-climat de Fully qui permet la culture de plantes exotiques était parfait pour les absinthes sauvages de cette partie septentrionale de son aire géographique naturelle…
    À quelques kilomètres de là, mes absinthes (toujours sauvages) ont une puissance et un caractère exceptionnels qui me comble, mais je dois reconnaître que Fully a un petit quelque chose d’inégalable et d’inoubliable… Fully, c’était le le village de Tante Faustine.

    Matthieu Frécon, Edelweiss Distillerie, Sarreyer

  • Plaidoyer pour la libération de l’Absinthe

    Plaidoyer pour la libération de l’Absinthe

    Et quoi ? ça y est non ? elle est autorisé l’absinthe maintenant non ?
    En effet, il a été finalement reconnu que la Fée Verte avait eu un mauvais procès au début du XX°, et il a donc été annulé au début du XXI°. Bravo.
    Alors quels sont les conséquences de cette mise en l’exil ?

    Reprenons un peu en amont…
    Ce n’est pas le sujet de cet article que de rappeler la spiritualité de l’absinthe (Dans le domaine des spiritueux, j’emploie facilement « spiritualité » à la place de « mythologie » : Artémis, la fée Viviane, Ste. Bibiane de Rome &c…), ni son importance consolatrice dans la société industrielle naissante. Je voudrais juste rappeler quelques points de son histoire, et les mettre en rapport avec notre façon de la définir aujourd’hui.

    L’absinthe, Artemisia Absinthium, est une plante historiquement importante dans la boisson, et particulièrement dans les boissons alcoolisées, ainsi que dans la pharmacopée. Ces deux domaines sont intimement liés dans l’histoire de la distillation, de la cuisine, et de la pharmacopée depuis leurs débuts dans l’Antiquité. On la trouve dans de nombreuses traditions méditerranéennes, car la grande absinthe est une plante méditerranéenne de montagne. La Méditerranée a toujours été en rapports étroits avec l’Orient et ses traditions culinaires et médicales. Les recettes utilisants les vertus médicinales de l’absinthe, dont des alcools, ont rapidement ajouté le complément naturel de l’absinthe au niveau de la digestion : l’anis vert. En effet, les amers tels que les absinthes ont une action apéritives et digestives par le foie et la vésicule biliaire alors que les anisés (anis vert, badiane, fenouil &c…) agissent plutôt sur l’estomac. Foie, vésicule biliaire, et estomac sont évidemment en relation et l’action de l’un agit sur l’autre. L’association des deux est salutaire au niveau médicinal et il est aisé de jouer sur leur complémentarité. Sur le plan aromatique, l’association des amers du type absinthe et des anisés n’est pas si facile et il est rare de trouver une recette qui offre un bon équilibre entre les deux. En général, l’un domine sur l’autre. Autrefois, les amers étaient plus appréciés qu’aujourd’hui, mais depuis l’introduction du chewing-gum et autres douceurs sucrées de notre société moderne, le palais craint l’amer et l’anis est maintenant presque toujours dominant. Il existe encore pourtant aujourd’hui un souvenir de l’amertume de notre belle plante dans beaucoup d’anisés méditerranéens tels certains ouzos et autres anisettes qui contiennent un soupçon d’Artemisia pour donner la profondeur due à cette grande tradition de spiritueux médicinaux (apéritif et digestif sont des termes médicinaux).
    Il existe une autre piste qui nous rappelle la présence de l’absinthe dans la liquoristerie et qui a contribué à la naissance de l’Absinthe telle qu'on la connut aux XVIII° et XIX° siècles, et depuis son retour au XXI° siècle. Ce sont les liqueurs de la famille des Chartreuses, Arquebuses &c… Je reviendrai dans un futur article sur cette tradition de liqueurs médiévales qui se développeront au XVII° siècle.
    Ces liqueurs (Chartreuse &c…), spiritueux souvent sucrés aujourd’hui mais cela n’a pas toujours été le cas, sont finalement très proches de ce qui deviendra notre Fée Verte. Ils ont un bouquet souvent très riche qui n’est pas construit sur le modèle classique des spiritueux faits d’une plante principale mise en valeur par d’autres plantes secondaires (tels que les modernes spiritueux : pastis, gins, absinthes…) mais ils sont construits sur une synergie complexe aromatique et médicinale. C’est en fait un microcosme en bouteille, une représentation de la nature dans toute sa richesse. Ces recettes contiennent toujours de l’absinthe et ses sœurs botaniques (petite absinthe, c’est l’armoise pontique, de l’arquebuse, c’est l’aurone, ainsi que d’autres : armoise vulgaire, génépi &c…). Si l’on en juge par leur popularité, ces recettes ont forcément eu une influence sur l’évolution de ce que l’on va appeler bientôt l’« Absinthe », notre Fée Verte.

    Alors d’ou vient notre absinthe moderne ? Quel est son blason ?
    L’absinthe qui s’est développé d’une façon très particulière au milieu du XVIII° siècle, particulièrement en France et en Suisse, et plus particulièrement encore dans les deux Juras, est la fille d’une longue tradition. L’absinthe qui est renée au début du XXI° siècle garde le souvenir de cette absinthe des XVIII°-XIX° siècles, elle garde aussi le souvenir de la période de diabolisation qui amènera l’interdiction (ce qui n’est ni une gloire ni une honte, c’est juste un épisode dont il faudrait bien se sortir aujourd’hui puisqu’elle vient d’une image qui a été développée par ceux qui n’aimaient pas l’absinthe). Doit-elle se souvenir de sa proto-histoire (médiévale et renaissance) ? À mon avis oui, la très riche tradition des spiritueux absinthés d’avant le XVIII° siècle est absolument incontournable et il serait temps de la connaître et de la reconnaître mieux !
    C’est ainsi que l’absinthe ne se limitera pas à l’image que l’histoire récente a laissé : un apéritif anisé, louche, avec une pointe d’amertume d’absinthe… Elle retrouvera naturellement ses cousines germaines : les Vermouths, les bitters allemands &c…
    Il est remarquable d’ailleurs de voir comme les distillateurs modernes du monde entier essayent de se libérer de cette tradition jurassienne en inventant d’autres goûts, d’autres couleurs, d’autres façons de la déguster…
    Personnellement, dans ma propre production d’absinthe, ma préférée est une absinthe verte (méthode chartreuse) très amère et très peu anisée. Elle ne correspond pas au standard de l’absinthe suisse qui doit avoir un goût d’anis et loucher plus que ma Chandelle Verte ne le fait (mais ce n’est pas ma faute, j’ai mal compris la remarque d’Alfred Jarry qui n’aimait pas l’eau qui troublait son absinthe et j’ai préféré diminuer l’anis vert au profit de la chaleureuse badiane médicinale, de l’agastache anisée, du fenouil…). Pourquoi est-ce que ma Chandelle Verte n’est pas reconnue comme une absinthe en Suisse ? Parce qu’elle ne correspond pas au standard du Val de Travers… Mais le Val de Travers est une tradition locale du Jura !, merveilleuse tradition certes, mais qui ne représente pas « l’absinthe » dans son universalité ! Mais je développerai cette question dans un article consacré à une réflexion sur la question des appellations contrôlées et leurs cahiers des charges.

    En conclusion, je tiens à rappeler que l’absinthe (Artemisia Absinthium) est une plante méditerranéenne de montagnes, endémique dans les Alpes méridionales et en Valais. Elle s’intègre dans une grande tradition de spiritueux anisés/amers méditerranéens qui perdure encore aujourd’hui (ouzos, rakis…) ainsi que dans la tradition des liqueurs médiévales souvent transmises dans les monastères (Liqueur des Chartreux, Eau d’Arquebuse…).
    La boisson a évoluée vers l’apéritif anisé/absinthé connu à la belle époque sous le nom de Fée Verte avec une tradition particulièrement développée dans les Juras suisse et Français, mais pas que.
    C’est cette dernière qui a retrouvé sa gloire au XXI° siècle, en jouant du coude avec son petit cousin, le jeune Pastis, qui avait opportunément pris sa place le temps de son exil au XX° siècle.

    Il serait intéressant de se souvenir que l’Absinthe est riche de toute son histoire et qu’elle pourrait être enrichie encore par de belles rencontres familiales, lors d'un genre de cousinade entre les spiritueux de la famille, et échanger recettes et usagesde la famille… On imagine la Fée Verte partageant ses histoires avec la vieille tante Chartreuse et leur cousin du Liban, un anisé rose-absinthe… Une absinthe libérée de son histoire récente qui retrouverait ses racines… Ce sont peut-être des racines plus profondes qui feront pousser plus haut et voyager plus loin notre Fée Verte internationale…

    Matthieu Frécon, Valais, Printemps 2022.

  • L'alcool neutre

    L’alcool neutre

    I. Le cadre

    Colonne de distillation alcool neutreHistoire
    L’histoire de l’alcool neutre commence avec l’industrialisation de la distillation au XIX° siècle. C’est le siècle du développement technologique, industriel, chimique et agro-chimique. C’est le siècle qui inaugure un nouveau rythme dans la domination de l’homme sur la nature, et sur la féminité. C’est le siècle du progrès qui ne s’arrête pas. La seule résistance à ce progrès industriel conquérant reste l’art, merveilleux au XIX° siècle, l’art soutenue par la dernière fée dans un monde mécanique, la fée verte, l’Absinthe (mais c’est un autre sujet).

    Qu’est-ce que « l’alcool neutre » ?
    Distillateurs et gais buveurs, vous savez que l’arôme, la suavité, la joie de l’eau-de-vie demande du temps. La lenteur de la distillation, de la vieille distillation à repasse par exemple, est la clé du bouquet aromatique. La performance ne remplace pas l’art de vivre. Vivre sa journée de brandevinier qui laisse le temps de sa campagne distiller tranquillement en passant nonchalamment son index dans le filet au prétexte de voir où en sont les coupes, comme d’autres plus malheureux que lui se pinceraient pour vérifier qu’ils ne rêvent pas… Distiller rends philosophe… Pas forcément comme Diogène où l’austère Platon, mais plutôt philosophe comme l’alchimiste, le poète, et le paysan qui rentre tranquillement chez lui un soir de moisson.
    La clé de l’arôme de l’eau-de-vie, c’est le temps de vivre.

    Alors cette idée d’alcool neutre, c’est quoi ? et d’où vient-elle ?
    Elle vient d’une société industrielle qui grignote chaque coin de nature, qui ratiboise le moindre terrain vague. C’est la société pasteurisée, aseptisée. La société qui ne construit pas avec, mais à la place. Celle qui éradique les virus, censure les idées non-progressistes, et à l’époque des moissons, fait rentrer le paysan à minuit dans la cabine de son énorme tracteur au lieu de le laisser rentrer à pied, sa fourche sur l’épaule, au coucher du soleil qui est l’heure de l’apéro.
    L’idée maitresse est l’éloignement de la nature mystérieuse et insaisissable. La déconnexion de l’homme naturellement connecté à sa source pour à la place, le connecter à un monde de chiffres, un monde qui se calcule.

    Et dans le bidon de neutre, il y a quoi ?
    C’est une curieuse expérience que j’ai faite le jour où un ami gérant d’une distillerie géante m’a fait sentir l’un des chefs d’œuvres de la technologie moderne, du 96° (un alcool industriel dit « neutre »). « Ça sent quoi ? me demande t’il ? » Inquiet d’avoir perdu l’odorat et d’avoir été déconnecté du monde olfactif, je devais lui répondre : « Rien… ». J’avais sous le nez un bidon de 25 litres d’alcool à 96° d’origine vinique qui ne produisait aucune odeur. Plus d’odeur, plus de vie… Ceux qui ont eu le covid ces années passées peuvent en témoigner, ne plus sentir provoque un sentiment extrêmement désagréable d’être coupé de quelque chose, un sentiment de manque et qui enlève de la joie.
    L’alcool distillé industriellement à très fort degré (supposément 96% d’éthanol et 4% d’eau, ce qui n’est jamais le cas, nous y reviendrons) et d’une façon très rapide, je devrais dire très brutale, lui enlève tout arôme, je peux dire toute vie.
    L’éthanol industriel à 96° est un pur produit de la société industrielle, et on peut à bon droit le retirer de la catégorie des eaux-de-vie.
    Lorsque la même distillerie essaye de produire une « eau-de-vie », elle va ajouter des « non-alcools », c’est à dire des alcools non-éthyliques, et va ajouter des copeaux de cuivres dans ses méandres pour donner un petit goût de quelque chose. Autrement dit, pour apporter de la vie, le chimiste va apporter des imperfections… Personnellement pour distiller une excellente eau-de-vie (qui ne cherche pas à être parfaite, mais seulement vivante), j’essaye, non pas de rendre mon « produit » bizarre parce que la nature est bizarre, mais riche et surprenant parce que la nature est riche et surprenante. Chacun sa philosophie.

    L’alambic ou la colonne ?
    Le XX° siècle continue le travail de déstructuration de la vie rurale. La destruction systématique des alambics des distilleries amateures ou agricoles (on dirait aujourd’hui artisanales) au profit de distilleries produisant des alcools « neutres » à l’intention de la chimie, de la pharmacie, et des grosses maisons de liquoristerie nous a habitué à l’utilisation de cet alcool sans nature. L’alcool à 90° ou à 96° est devenu l’étalon qui règle toutes les recettes (« …prendre 1 litre d’alcool à 90°, ajouter 1 litre d’eau… ») et toutes les traductions (Dans sa traduction moderne de l’Organon - Hahnemann, 1802 -, Schmidt traduit « Brantwein » (esprit-de-vin) par « alcool à 90° »). Les pharmacies sont devenues les fournisseurs (d’ailleurs clandestins) de tous les liquoristes amateurs et de tous les herboristes. C’est ainsi que alcool est devenu synonyme de alcool à 90°.
    Cet alcool à 90° ou plus ne peut être distillé avec un alambic artisanal, il est le produit de la distillerie moderne équipée de colonnes de distillation sophistiquées. Ces usines ne sont pas gérées par un distillateur indépendant, mais par des sociétés dirigées par des administrateurs qui divisent l’existence en deux catégories : les pertes et les profits. Leur vie elle-même est composé d’une partie consacré à la gagner en travaillant, et à la perdre dans des loisirs artificiels. Leurs ouvriers eux-mêmes sont condamnés à cette division schizophrénique de la vie. Ces gens-là n’ont aucun sens de la vie et de la beauté. Ils ne sont pas capable de créer une culture ou une tradition. Ils ne comprennent pas l’intérêt de passer sa journée à distiller quelques litres d’eau-de-vie tout simplement parce que cela n’a aucun sens pour leur comptable.
    Et ils parlent de « produits ».

    II. En particulier

    Et la neutralité ?
    Revenons à la chose elle-même, l’alcool. Cet alcool, supposément composé d’éthanol pur (ce qui est un leurre : la plupart de ces « éthanols » purs que j’ai redistillés, pour analyse personnelle, comportaient souvent une part d’alcools de queues : propanol, butanol, pentanol…) n’a pas d’odeur. La logique simpliste du liquoriste est que ses spiritueux sont composés de plantes aromatiques qui donnent le bouquet au spiritueux (gin, liqueur &c…). Ce bouquet aromatique ne devrait pas être modifié par un alcool qui aurait déjà un arôme. En gros, l’alcool sert d’excipient, rien d’autre.
    C’est là le leurre.
    Oui, parce que ce n’est pas parce que l’alcool pur encore dans son bidon n’a pas d’odeur qu’il ne réagit pas avec les plantes. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas de personnalité qu’il ne va pas interagir dans la boisson.
    Mettre ses plantes dans un alcool qui n’a rien à dire, c’est comme vivre avec quelqu’un qui n’a rien à dire… Il ne faut pas avoir beaucoup d’estime de soi pour accepter de vivre avec une marionnette sans personnalité…
    De plus, ce n’est pas parce que le goût de la liqueur est supposé n’avoir pas été pollué par le goût de l’alcool que les arômes vont être mis en valeur !
    Enfin, ce n’est pas parce qu’un alcool (je parle ici d’éthanol « pur ») est supposé être neutre au goût qu’il n’a pas une action sur le métabolisme du buveur : la digestion d’abord est modifiée par le type d’alcool et la digestion est très importante dans la qualité de l’ivresse et sur l’alcootest. L’action ensuite de cet alcool sur les récepteurs des neuro-transmetteurs sera également différente selon le type d’alcool (origine : vin, grain, racine ; type de distillation qui structure différemment les molécules alcooliques).
    On peut facilement voir qu’indépendamment des questions de goût, le type d’alcool utilisé aura une influence déterminante sur le spiritueux et sur le buveur.

    Et je n’ai pas parlé de l’éthique dans l’utilisation d’un alcool d’origine industrielle ou d’un autre d’origine artisanale et locale.

    Pourquoi alors utiliser cet alcool qui n’est pas bon ?
    Et bien donc d’abord par facilité, par habitude (c’est devenu une tradition), par peur de devoir changer ses recettes (ce qui est un faux problème, tous les distillateurs qui ont fait le pas vous le diront - et même les quelques parfumeurs qui ont osés alors qu’ils sont d’ordinaires si frileux !.
    Ensuite parce que un litre d’alcool pur (lap) industriel bio ça coûte… entre 3 € et 6 €, alors qu’un artisan distillateur vous demandera au moins 12 € pour un lap d’esprit-de-vin bio nature (hors droits d'accises bien-sûr)… Alors, vous prendrez un petit verre de bio de la société industrielle ou du bio de la ferme ?

    Les solutions (solutions alcooliques évidemmentAbsinthe conilh alcool de vin) Absinthe conilh alcool de vin
    Sur le plan du goût, pour les spiritueux comme sur le plan de la qualité de la vie en couple, il faut trouver le partenaire idéal (Non ! N’abandonnez pas tout de suite ! Pour les spiritueux c’est facile !). Il faut utiliser un alcool bon au goût. Les bons ingrédients sont la base des bonnes recettes. Il faut aussi trouver l’alcool qui saura mettre en valeur les arômes de vos plantes chéries, qui se digèrera facilement, qui saura diriger les vertus médicinales des plantes vers les organes concernés (souvent foie, vésicule biliaire et estomac), et qui saura gérer les effets sur le cerveau (les neuro-transmetteurs). Ça a l’air compliqué comme ça, mais en fait, il y a plusieurs solutions.
    L’alcool de vin (sans soufre) bien distillé dans un alambic en cuivre a un goût souple, discret et facile à fondre dans le mélange. Il est aéré, et très digeste, très facilement assimilé par le cerveau.
    L’alcool de pomme a souvent ces mêmes qualités, avec un petit plus au niveau des neuro-transmetteurs quand il est fait avec des variétés de pommes anciennes.
    L’alcool de grain (bière &c…) est peut-être moins digeste, moins aéré, et contient peut-être des éléments ammoniaqués qui rendent la cuite moins facile à passer… Le goût et l’effet de ce type d’alcool donne toutefois un côté traditionnel au gin qui y est culturellement associé.
    L’alcool de betterave ou de sucre de betterave est pâteux en bouche, lourd à digérer, et produit des cuites assommantes. C’est peut-être celui-ci qu’il faut vraiment éviter !
    D’autres alcools de fruits sont à considérer (la délicieuse canne à sucre par exemple), et ce choix dépendra évidemment de votre lieu de distillation : on distille bien naturellement ce qui pousse autour de chez nous.
    Mais ce qui compte ici finalement, c'est plus la qualité de la matière première (fermière) et la douceur de la distillation (artisanale) que le type de matière première lui-même.
    En fait, pour moi il est important de ne pas considérer que l’intérêt de votre gin ou de votre absinthe sera limité à son goût et qu’il sera composé d’une recette de plantes dissoutes dans un excipient « neutre », mais que l’intérêt de votre spiritueux viendra du mariage heureux entre des plantes choisies et un alcool choisi.
    Le résultat dépassera la simple notion d’arôme pour inclure les notions de santé (digestibilité, voire vertus médicinales), et d’ivresse (ça parle de quoi et c’est quelle est l’ambiance quand on le boit entre potes ?), mais ça, c’est l’objet d’un autre article…

    Le mythe de la « neutralité », entre langue de bois et gueule de bois…
    Alcool pas neutre
    Matthieu Frécon, Suisse, équinoxe de printemps 2022.

  • Le boom des micros-distilleries en France…

    Le boom des micros-distilleries

    Quand j'ai commencé en 1998, j'avais été voir le regretté Philippe Traber à Ribeauvillé (distillerie Metté). Lui expliquant que je voulais devenir distillateur, il m'avais répondu "Tu es courageux !". C'est vrai qu'à l'époque, on pouvait compter les artisans-distillateurs parmis les espèces en voies d'extinction proche…  Et bien, on a pas mal bossé, les stages, les publications, ce site notamment, le Syndicat des Distillateurs Indéepndants (et l'excellent travail de la FNSRPE aussi)… bref, un quart de siècle plus tard, nous sommes nombreux à être courageux !
    Vive l'alambic !

    Distilleriesboom

    Copie d'écran du groupe facebook BlaBla entre distillateurs, animé par le Syndicat des Distillateurs Indépendants.

  • La vie des Saintes

    La vie des saintes

    Aujourd’hui 2 décembre, c’est la fête : les chrétiens et les païens fêtent Sainte Viviane. Remarquez, à Noël aussi c’est la fête pour tous. C’est bien normal, la plupart des cathédrales ont été construits sur de vieux lieux de cultes païens et la plupart des saints chrétiens sont des versions relookées des vieux héros des panthéons de la nature… Alors Ste. Bibine (sic), martyre romaine du IV° siècle réputée venir en aide pour se refaire quand on a une petite gueule de bois les lendemains de fêtes (« bois » vient ici de boisson, s’il fallait le rappeler et non des bois de Brocéliande par exemple, patrie de la Fée Viviane…) et qui guérit les migraines. Tout ça parce que son nom évoque, en latin, les libations, ou plutôt la beuverie… Ah ! on a parfois le nom pour l’emploi… Donc Bibiane, de Rome, guérit les gueules de bois et les migraines. Fort bien. En plus, la cause de son martyr fût qu’elle ne voulût point se prostituer. Comme la Bien-aimée du Cantique des cantiques qui n’était pas tout à fait d’accord pour que l’on acheta l’amour (Cantique des cantiques VIII. 9)… En somme, ça ressemble encore pas trop mal à Artémis, la déesse farouche et insoumise, qui parrainera la famille botanique des artemisias, les absinthes. Artémis, l’altère-égale de notre Fée je crois.
    Bref, devant un tel blason, il était opportun de faire une sainteté à la compagne de Merlin et il était naturel (dans la mesure ou le christianisme peut être naturel) que Bibiane l’endossa. Bibiane, l’insoumise qui prend les buveurs excessifs en pitié (quel rapport ? aucun, juste un trait de caractère bienveillant). Donc Bibiane, c’est l’incarnation chrétienne de Viviane-Artémis, ces païennes dont on ne sauraient se passer…

    Bon, et les libations alors ?
    Alors avec Viviane, il ne s’agit pas vraiment de libations. Vous savez, cette habitude de verser par terre un peu d’une boisson, alcoolisée de préférence pour le 2 décembre, en l’honneur d’un défunt ou d’un frère envoyé sous les verrous. Non, la Dame du Lac se baigne. Elle a son bain, sa fontaine dans la forêt de Barenton, laquelle parait-il, trois fois par jour, devient glacée, prend une couleur verte et un goût amer… L’histoire est claire et il n’est pas encore question de trouble, ou de louche, dans ce bain. Trois fois par jour, Viviane se baigne dans un bain artémisial…
    Pourquoi croyez-vous que l’Absinthe est la boisson des artistes de la belle époque ? Et bien parce que quand les aficionados de l’OM vomissent leur pastis sur les terrasses des PMUs, et pendant que les parpailloux s’endorment sur leurs bières (le Houblon est un sédatif qui sera préféré à l’absinthe aphrodisiaque pour amériser la bière - la cervoise était une bière antique amérisée à l’absinthe), et bien l’absinthe règne sur la nature farouche. L’absinthe est l’appel de la nature et de la féminité indomptée. C’est l’anima de l’artiste qui s’anime…

    Comment est-on passé du symbole à la réalité physiologique ?
    C’est tout simple. L’absinthe, cette belle plante sauvage est amère. Elle a un effet cholérétique (elle stimule la production de bile), cholagogue (elle purge la bile, et empêche la production de pierres), carminative (elle active l’évacuation des déchets et évacue les gaz intestinaux et stomachaux). C’est aussi un vermifuge connu (les anglais l’appellent wormwood). C’est dire qu’elle aide à la gestion de la digestion et stimule et soutient le foi, ce chef d’orchestre des organes. Le foi régule aussi la joie et la colère. Elle est encore fébrifuge, ce qui est un atout certain pour en faire une boisson médicinale. Du côté du système génital, elle est réputée pour ses vertus de régulation des cycles féminins (Artemis pas pour rien…). Enfin, du côté du cerveau, ceux qui la connaissent savent pourquoi Gauguin (qui s’y connaissait !) peignait des arbres en rose pour appeler son tableau « Les Arbres Bleus ». Les artistes savent voir les choses telles qu’elles peuvent l’être. La Verte, c’est celle que les suisses, quand elle est blanche, appellent « la bleue ». C’est un arc en ciel dans la conscience, une psychée technicolor ! Un peu plus haut encore dans le cerveau il y aurait encore beaucoup à dire et à étudier, comment fonctionne la thuyone par exemple, mais ce soir je n’ose… Voilà notre plante maitresse du vieux monde païen, notre Absinthe…

    Historiquement, celle qui deviendra à l’époque moderne l’apanage des deux Juras est à l’origine une boisson de la famille des anisés méditerranéens. Ces boissons rafraichissantes, digestives, et fébrifuges. Artemisia absinthium elle-même est une plante endémique en méditerranée. L’Orient, toujours cultivé et raffiné, se booste aux épices indiennes et asiatiques. L’anis vert venu d’extrême orient s’est joliment imposé dans ces cultures absinthées. Pas facile d’associer absinthe et anis ! Deux plantes digestives et carminatives, l’une pour le foi, l’autre pour l’estomac, l’une lunaire, l’autre solaire (bien que l’anis aide à la lactation)… Dans les recettes, il n’est pas facile de les marier et, pour des raisons sociologiques complexes qui ne sont pas à l’honneur de notre société moderne, c’est presque toujours l’anis sucré qui domine. L’absinthe devient alors le faire-valoir des boissons anisées. Juste dommage… Société laïque et mécaniste qui ne connait plus ni dieux ni nature ! L’anis est juste assez pour ton néant spirituel ! Société de tubes digestifs, sans foi ni foie…

    Heureusement, aujourd’hui, c’est la Sainte Viviane, fête païenne s’il en est (et bientôt, ce sera la St. Merlin, le 25 je crois), qui mérite bien une petite Verte bien amère ! Alors trinquons à nos Saintes !

    Ps. Il est injuste de parler d’Absinthe sans parler de ses partenaires dans les recettes : Hysope et les sauges, ses sœurs dans la famille des thuyones, la mélisse, les menthes et tant d’autres… les anisées aussi bien-sûr, juste ce qu’il faut… Une prochaine fois…

    Pps. Tant de choses à dire sur l’absinthe que je n’ai pas abordé… Ne croyez pas que j’ai oublié ! Mais d’autres l’ont déjà fait mieux que j’aurais pu le faire moi-même. Par exemple récemment Benoît Noël, Bastien Loukia et Aude Fauvel dans « Sur les ailes de l’Absinthe » une superbe bande dessinée aux éditions BVR 2021.


    Matthieu Frécon, un enfant de chœur de la Sainte Abbée, Sarreyer le 2 décembre 2021.

  • Sur les Ailes de l'Absinthe

    Sur les ailes de l’Absinthe, voyage en 24 dimensions
    Par Benoît Noël et Bastien, introduction par Aude Fauvel, BVR éditions

    Ce qui est bien avec l’absinthe, c’est la créativité infinie qui l’accompagne…Sur les ailes 1 couverture ça tombe bien pour Benoît Noël qui est un écrivain des plus créatifs et des plus raffinés quand il s’agit de chanter l’absinthe avec la sensibilité que l’on doit à la Fée Muses des Arts de la Belle Époque…
    Ici, c’est sous un forme de BD que Benoît (à la plume) et son ami Bastien Loukia (au pinceau) font le panorama de l’épopée verte depuis sa préhistoire, son histoire mythique, jusqu’à nous.
    Il était nécessaire de remonter jusqu’aux mythes antiques pour comprendre la profondeur de celle que l’on ne sais apprécier que trouble…
    24 pages (en fait 95) d’histoire essentielle comme un extrait d’absinthe, verte et pourtant mure, pour sortir des clichés parce que la réalité de l’absinthe est plus belle que le fantasme que nous entretenons parfois un peu facilement (l’image démoniaque développée par ses détracteurs au début du XX°s.), 24 dimensions de plaisir suggestif et enivrant qui nous aide à croire que certaines plantes ont des vertus magiques qui pourraient nous aider à devenir plus créatif…
    En plus, ça commence par une introduction lapidaire et salvatrice sur le rôle de bouc émissaire qui fût donné à la Fée Verte par Aude Fauvel, qui est une spécialiste des rapports entre médecine, psychiatrie, et société de l’université de médecine de Lausanne.

    Sur les ailes de l'Absinthe, par Benoît Noël et Bastien Loukia, préface Aude Fauvel.
    BVR éditions, 19 €

    http://bnoel.herbaut.de/sur-les-ailes-de-labsinthe-voyage-en-24-dimensions/

  • Stages distillation, spagyrie &c… 2022

    Programme des stages avec Matthieu Frécon 2022

    Décembre 2021 à juillet 2022

    Distillation spiritueux, pour les distillateurs amateurs et futurs pros.
    Matthieu Frécon à la distillerie Baptiste. En Cantal, France Matthieu Frecon

    • Les 18/19 décembre 2021 ; 5/6 mars 2022 ; 22 mai (programme du premier jour) ; et 25/26 juin 2022.
    Distillation spiritueux et diverses préparations alcools sur deux jours.
    Le premier jour se passera autour d'un alambic traditionnel en cuivre à repasse, le second se passera dans un laboratoire d'alchimiste avec distillations de plantes, préparations d'élixirs et autres spiritueux d'une autre époque…
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à https://distillerie-baptiste.com/stages/

    Alchimie végétale, plantes guérisseuses
    Avec Jessica Blum et Matthieu Frécon Jessica blum

    À la distillerie Baptiste du 19 au 22 mai 2022
    4 jours autours des plantes : Spagyrie, alchimie végétale, distillation de plantes et esprits de vin, transformations et préparations de plantes médicinales, herboristerie &c…. Programme détaillé sur l'agenda.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à https://distillerie-baptiste.com/stages/

    À Saunière, Côte d'Or du 26 au 29 mai 2022
    Alchimie végétale autour de la Rose. Cueillette et distillation d'eau de rose, préparation d'un élixir spagyrique de rose, diverses préparations culinaire, cosmétiques, et santé à base de rose… Programme détaillé sur l'agenda.
    Renseignements et inscriptions : Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    Alchimie Externe occidentale/Alchimie Interne Taoïste
    Avec Angela Varela et Matthieu Frécon
    Angela varela

    À Saunière, Côte d'Or du 28 avril au 1° mai 2022 ; et à Sarreyer (Suisse) du 16 au 19 juin 2022.
    Un programme qui allie l'alchimie externe du laboratoire occidental avec des réalisations pratiques spirituelles et Qi Gong et autres pratiques d'alchimie interne chinoise.
    Angela Varela, chamane colombienne, est praticienne en médecine chinoise et acupuncture. Elle représente en France l'école Neijing. Programme détaillé sur l'agenda.
    Renseignements et inscriptions : Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    Spagyrie et Alchimie végétale, philosophie hermétique
    Avec Matthieu Frécon


    À Sarreyer, Suisse, les 11 et 12 juin

    Spagyrie et alchimie végétale, philosophie, théorie, et surtout pratique de l’alchimie des plantes. Philosophie et pratiques de Paracelse, fabrication d’un élixir, diverses préparations alchimiques (sels, rosée, distillations, calcinations &c…), galénique et posologie des élixirs…
    Renseignements et inscriptions :
    Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    En Isère, France, à la Sauge et le Cosmos, les 15/17 juillet 2022.
    Spagyrie et alchimie végétale, philosophie, théorie, et surtout pratique de l’alchimie des plantes. Philosophie et pratiques de Paracelse, fabrication d’un élixir, diverses préparations alchimiques (sels, rosée, distillations, calcinations &c…), galénique et posologie des élixirs…
    Renseignements et inscriptions : Simone à simone.sarah.chabert@lasauge.org

    Pour plus de détail, vous pouvez voir les programmes et agendas sur ce site, sur le site de Jessica Blum : https://www.jardinalchimique.com/ et celui de Baptiste François : https://distillerie-baptiste.com/

  • Stages spagyrie, distillation &c… Eté/automne 2021

    Programme des stages avec Matthieu Frécon Été/Automne 2021

    Juillet

    Distillation spiritueux, pour les distillateurs amateurs et futurs pros.
    Matthieu Frécon et Baptiste François
    En Cantal, France, les 10/11 juillet. Distillation spiritueux et diverses préparations alcools le week-end. Le lundi 12, Baptiste, notre hôte, fera une journée pour les questions administratives pour les futurs distillateurs.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à contact@-distilleriebaptiste.com

    Spagyrie, alchimie végétale
    Matthieu Frécon

    En Isère, France, à la Sauge et le Cosmos, les 16/17/18 juillet. Spagyrie et alchimie végétale, philosophie, théorie, et surtout pratique de l’alchimie des plantes, fabrication d’un élixir, diverses préparations alchimiques (sels, rosée, distillations, calcinations &c…), galénique et posologie des élixirs…
    Renseignements et inscriptions : Simone à simone.sarah.chabert@lasauge.org

    Août

    Alchimie végétale et plantes guérisseuses avec Jessica Blum
    Avec Matthieu Frécon et Jessica Blum, les 12/13/14/15 août
    À Avioth (Meuse, France). Spagyrie, alchimie végétale, distillation de plantes et esprits de vin, transformations et préparations de plantes médicinales, herboristerie &c…
    Renseignements et inscriptions : Jess à jessica.blum@hotmail.fr

    Septembre

    Distillation spiritueux spécial gins, absinthe… avec Florence Thiéblot
    En Valais (Suisse) avec Matthieu Frécon et Florence Thiéblot les 4/5 septembre
    Distillation spiritueux, préparations d’alcools de plantes, de la culture à la dégustation…
    Renseignements et inscriptions : Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    Alchimie végétale et plantes guérisseuses (sous réserve) avec Jessica Blum
    Avec Matthieu Frécon et Jessica Blum, les 7/8/9 septembre
    À Saunière (Côte d’Or, France). Spagyrie, alchimie végétale, distillation de plantes et esprits de vin, transformations et préparations de plantes médicinales, herboristerie &c…
    Renseignements et inscriptions : Matthieu à matthieu.distillation@protonmail.ch

    Distillation spiritueux. Pour amateurs et futurs pros.
    En Cantal, France, avec Matthieu Frécon les 11/12 septembre
    Distillation alcools, techniques, préparations.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à contact@-distilleriebaptiste.com

    Octobre

    Distillation alcools, distillation plantes aromatiques, alchimie végétale et plantes guérisseuses avec Jessica Blum
    En Cantal, France, avec Matthieu Frécon et Jessica Blum les 1/2/3 octobre.
    Autour des alambics, spiritueux, plantes aromatiques et médicinales, spagyrie, alchimie, herboristerie et préparations végétales pour le corps et pour l’âme.
    Renseignements et inscriptions : Baptiste à contact@-distilleriebaptiste.com

    Voir les programmes et agendas sur ce site, sur le site de Jessica Blum : https://www.jardinalchimique.com/ et celui de Baptiste François : https://distillerie-baptiste.com/