3° partie : Le Fond/L'esprit Devin/ c) l’homéopathie

c) l’homéopathie

L’homéopathie est une méthode thérapeutique découverte par Samuel Hahnemann, médecin allemand né en Saxe en 1755 et mort à Paris en 1843, sur des bases  apparemment inspirées de Paracelse pour les principes de similitude, de dilution, et de dosage, ainsi que l’utilisation du sucre. Hahnemann n’en fait pas mention lui-même mais l’influence de Paracelse sur un médecin allemand du XVIII° siècle n’est pas surprenante.
Les principes de cette médecine sont décrits dans sa Doctrine Homéopathique ou Organon de l’art de guérir parut en 1810, auquel je ne peux mieux faire que de renvoyer le lecteur, malgré la rareté de ses rééditions (voir bibliographie).

D’après Hahnemann, un principe vital anime le corps humain sur lequel il règne de façon absolue. Lorsque l’homme est attaqué par un principe morbide, c’est cette énergie vitale qui en ressent l’influence et c’est donc elle qui doit être traitée. De par sa nature immatérielle, cette énergie vitale est plus directement influencée d’une façon dynamique que d’une façon physique par un médicament qui devra être de cette même nature énergétique, d’où l’intérêt de dynamiser les substances médicamenteuses jusqu’à leur enlever leur substance matérielle.
Le second principe de cette médecine est que la totalité des symptômes de la maladie (que présente le malade) est plus efficacement vaincue par un médicament qui correspond lui-même étroitement à cet ensemble de symptômes, d’où le principe de similitude : similia similibus curentur. “Dans l’organisme vivant, une affection dynamique plus faible est éteinte d’une manière durable par une plus forte, si celle-ci (différente d’espèce) lui ressemble cependant beaucoup dans sa manifestation” (Organon § 26).

Dans l’Organon, Hahnemann décrit la fabrication des teintures-mères, le terme est de lui, dans l’esprit-de-vin (Brantwein, alcool de vin à 90-96°) ainsi que toutes les étapes suivantes de la fabrication des produits homéopathiques, jusqu’aux granules de lactose.
Il innove en utilisant des plantes fraîches alors que la pharmacopée de l’époque n’utilise que des plantes séchées (noté par Dorvault).

Certaines matières premières non solubles (minérales par exemple) dans l’alcool sont triturées (broyées) dans du lactose (Saccharum Lactis dans la nomenclature homéopathique) jusqu’à être rendues solubles dans l’alcool ou l’eau.

Les teintures sont ensuite dynamisées c’est-à-dire qu’elles sont diluées et secouées un certain nombre de fois selon le but recherché. La dilution est le principe passif, la succussion le principe actif, l’opérateur apporte le reste (Cette dernière petite note est juste là pour vous suggérer de fabriquer vous-même quelques produits à la manière homéopathique -même si l’application ne se fera pas forcément de cette manière, c’est-à-dire en respectant le principe de similitude les semblables guérissent les semblables).
Le principe de la dynamisation est le suivant : une goutte de teinture est diluée dans un flacon neuf (prescription importante en homéopathie : le matériel utilisé doit être neuf) contenant 100 gouttes de solvant (eau ou alcool en général) ; cette solution est secouée très énergiquement 100 fois (en frappant le flacon sur un livre par exemple) ce qui donne la 1ère CH (Centésimale Hahnemanienne). Une seule goutte de cette dilution est versée dans un nouveau flacon contenant encore100 gouttes de solvant qui est à nouveau secoué de la même manière pour donner la 2ème CH, et ainsi de suite…
Il semble clair que, très rapidement, la solution ne contient plus aucune trace de la matière d’origine (dès la 9 CH environ) et le matérialiste inébranlable sera sans doute un peu perplexe devant l’apparente absurdité de cette préparation…
Mais, de la même manière que Pfeiffer a trouvé un moyen d’analyse prouvant la cohérence de la théorie des signatures, sans pourtant l’expliquer (voir plus haut, cristallisations sensibles), un jour sans doute viendra où un scientifique jettera un pont entre l’expérience homéopathique et la rationalisation de son fonctionnement. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas là mon but : j’ai seulement envie de partager les expériences que j’ai vécues dans ma vie de distillateur…
La fabrication d’une dynamisation au 30 CH demande donc : une teinture-mère, 30 flacons contenant chacun 100 gouttes d’eau ou d’alcool (disons, alcool coupé à 50%  avec de l’eau distillée par vos soins), et pas mal d’huile de coude.

La méthode du flacon unique :

Il se trouve qu’Hahnemann avait un disciple, Semen Korsakov, médecin militaire de son état. La fabrication des préparations homéopathiques étant un peu compliquée pour répondre à l’urgence du front, Korsakov avait inventé un système de dilution/succussion dans un flacon unique (qu’Hahnemann lui-même approuve dans sa correspondance avec Korsakov). Le procédé est très simplifié, très efficace aussi (d’après mon expérience), et rendra sans doute perplexe plus d’un lecteur qui m’a quand même suivi jusque-là (j’admets qu’il est surprenant)… Voici le procédé de Korsakov :
Versez votre teinture dans un flacon neuf puis reversez là dans son récipient d’origine pour la conserver au besoin. Versez 100 gouttes de votre solvant habituel dans le flacon encore humide, secouez bien 100 fois (Michel Dogna dit : une centaine de fois, selon le ressenti), vous avez votre 1ère K : jetez, sans trop secouer, le liquide dans l’herbe (si, si, ne souriez pas !), remettez 100 gouttes de solvant (environ 100 gouttes…), secouez encore 100 fois : vous pouvez à nouveau jeter votre 2ème K dans l’herbe… et ainsi de suite jusqu’à la dilution recherchée - qu’il ne faudra pas oublier de conserver !

Normalement, le plus convaincu d’entre vous devrait connaître une phase de scepticisme intense autour de la 10ème opération, voire même avant !
Ne vous inquiétez pas, c’est un sentiment qui passe avec l’expérience, dans la mesure où les résultats sont positifs et concrets évidemment…

La dilution choisie obtenue, qu’elle soit en CH ou en K, peut être prise directement sous forme liquide - une goutte (bien secouer quelques fois juste avant utilisation), ou bien sous la forme de granules de saccharum lactis (sucre de lait), diluées en 1 CH, ou 2 DH (DH pour Décimales Hahnemaniennes), que l’on achète en pharmacie, utilisées comme support de votre produit (il m’arrive d’utiliser un simple sucre blanc avec le même résultat).

Pour préparer les granules, il faut les sortir de leur tube sans les toucher, les poser sur un papier vierge, les imbiber de quelques gouttes de la préparation (3 ou 4 gouttes peuvent suffirent pour les 80 granules contenues dans un tube, on peut secouer légèrement le tout pour mieux imbiber), attendre que les granules sèchent au soleil (et oui, le virtuel continue !) pour les remettre ensuite, sans les toucher comme vous le savez, dans leur tube.

L’isothérapie
L’isothérapie est une méthode thérapeutique qui utilise des préparations homéopathiques en remplaçant le principe de similitude par celui d’identité. C’est-à-dire que l’on ne va pas soigner une maladie avec un produit donnant des effets similaires, mais en utilisant un élément de cette maladie même, comme on le pratique avec les vaccins.
Ce principe, bien que critiqué par Hahnemann dans l’Organon (§ 56a), est souvent utilisé par les usagers de l’homéopathie.
L’une des préparations les plus connues est l’isothérapie placentaire : c’est une dilution du placenta à l’intention du nouveau-né et de sa mère (voir Michel Dogna,  Prenez en main votre santé vol. II, bibliographie), préparation très courante en Suisse ou en Allemagne mais interdite en France (à cause de la maladie de la vache folle sans doute…).
Pour citer un autre exemple, l’un de mes amis a traité ses mycoses plantaires en dynamisant des petits morceaux de ces mycoses dans du vinaigre jusqu’à la 9 K, utilisation en application externe sur les pieds. Ici, le vinaigre a remplacé l’alcool ou l’eau.

Les dosages
La règle générale pour doser les préparations homéopathiques ou isothérapeutiques est la suivante : Les faibles dilutions donnent un effet sur une maladie donnée, les hautes dilutions agissent sur un type de personne (ou sur un ensemble de symptômes). De plus, les effets seront peut-être plus physiques avec les faibles dilutions (3 K par exemple), et plus sensibles (énergétiques) avec les hautes (30 K), la 9 K est une dilution qui se trouve être dans la zone où les traces de la matière première commencent à disparaître, et est donc souvent choisie (par exemple pour une dilution de tabac, pour arrêter de fumer, voir plus bas chapitre quelques recettes).
Les effets dits primaires d’un médicament homéopathique, c’est-à-dire, ceux que l’on ressent après la prise et qui lui sont directement liés, sont souvent plus courts dans le cas de faibles dilutions (ce qui ne signifie pas que le mal peut revenir : la guérison doit durer après l’action du médicament homéopathique).
A titre indicatif, pour un certain produit d’origine spagyrique de ma fabrication que j’utilise sous forme dynamisée, je considère, d’après mon expérience, que le 3 K a un effet primaire de 24 à 48h., le 9 K, d’une semaine, et le 30 K, d’un mois.

Il est de règle en homéopathie uniciste, qui est l’homéopathie d’Hahnemann lui-même, de ne prendre qu’un produit à la fois pour ne pas contrarier les effets. De même, on peut augmenter une dilution au besoin, mais pas la diminuer (par exemple : 3 granules en 5 K puis une semaine plus tard, si nécessaire, 3 autres en 9 K).

Je donne dans ces pages quelques-unes des recettes que j’ai utilisées : certaines ont eu un effet plutôt positif, alors que d’autres ont eu des résultats vraiment très visibles et totalement satisfaisants (Il est important d’avoir des résultats concrets dans un domaine aussi subtil !) – et évidemment, d’autres encore (absentes de ces pages…) ont été un total fiasco !

Je profite de cette parenthèse pour rappeler que je suis un simple amateur : ni médecin ni pharmacien, et que je donne ces informations à titre de curiosité sans être compétent en matière de thérapeutique.
Ma pratique des préparations homéopathiques m’a été particulièrement utile dans ma recherche spagyrique et d’une manière générale, cela fait partie du distillat généreux dispensé par Messer Gaster, le grand maître de tous les arts (d’après Rabelais en tout cas) auquel je m’abreuve. Mes principales sources sont l’Organon d’Hahnemann et l’Officine de Pharmacie de Dorvault (8° édition, 1872) laquelle officine donne le processus détaillé et complet des préparations hahnemaniennes afin que les pharmaciens de l’époque puissent répondre eux-mêmes aux ordonnances des médecins homéopathes (hé oui, c’était comme ça en France il y a 150 ans…).

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021