Élixir floral de Rose

La pharmacopée familiale, les remèdes du Docteur Bach

Si la distillation familiale des eaux-de-vie a longtemps été regardée comme un vecteur de l'alcoolisme, et donc ennemie de l'hygiène et la santé publique, il faut aussi reconnaître que son histoire est indissolublement liée à la pharmacopée familiale. Plus encore, depuis toujours le distillateur est le compagnon du préparateur en pharmacie (voyez par exemple l'Officine de pharmacie pratique de Dorvault).
En parallèle à mon activité de distillateur professionnel, j'ai étudié un certain de nombre de pratiques familiales de santé. Ces médecines d'amateurs demandent tôt ou tard l'utilisation de distillats : alcools, huiles essentielles ou hydrolats. La législation de nombreux pays ne rend pas toujours facile l'utilisation légale d'un alambic, mais il y a des possibilités que je m'efforce de proposer (je suis un partisan de la distillation et des pratiques de santés légales, dans le but (illusoire) de faire évoluer la législation).
Parmi ces pratiques personnelles de santé on trouve, au premier rang, les élixirs floraux du Dr. Bach dont la paraphrase célèbre "Guéris toi toi-même" est emblématique de son système.

Je ne vais pas décrire en détail le système de cette médecine naturelle qui se trouve déjà dans mon livre "L'ALAMBIC, l'Art de la Distillation", je me limiterai à décrire la fabrication pas-à-pas de mon élixir préféré : l'élixir floral de Rose. désolé pour le sens de l'image…

Voici le programme * :

1. Au cours de l'hiver, distillez quelques litres d'alcool à l'atelier public de votre village que vous destinerez à une macération de pétales de roses (je recommande un alcool de vin à un degré assez fort). Si votre malheureux village est dépourvu de ce service public, vous pouvez toujours vous adresser au bouilleur ambulant de la région (pour les adresses : un peu de patience, le syndicat des Bouilleurs Ambulants va bientôt mettre son site en ligne). Si votre région est sinistrée par l'absence de ce genre d'activité, il vous reste la possibilité de créer, avec vos amis et voisins, un atelier syndical qui vous permettra de disposer légalement de cet appareil incontournable pour une vie saine et heureuse. Gilbert, ou Guy, sauront vous guider dans ces démarches qui sont, je le reconnais, un peu plus complexes qu'elles en ont l'air dans cet exposé enthousiaste.

2. Début mai (c'est-à-dire maintenant), lorsque vos rosiers sont en fleurs, vous pouvez mettre des pétales en macération dans votre alcool, 48 heures sont suffisantes. filtrez. Vous pouvez redistiller, ou laisser ainsi votre teinture de rose.

3. Pendant la macération alcoolique, distillez de l'eau de rose avec un petit appareil comme celui-ci distillateur personnel d'hydrolats (ce système de distillation n'étant pas assez performant pour distiller de l'alcool, n'est pas soumis à la réglementation sur les alambics : vous pouvez le posséder en toute légalité). Si vous n'avez pas cet appareil (que l'on trouve à la médina de Fez, au Maroc), vous pouvez faire bouillir (à feu très doux) vos pétales dans une casserole fermée, dans ce cas, filtrez, votre décoction fera office d'hydrolat (eau de rose). l'eau servant cette opération proviendra de la source la plus proche. Distillation familiale d'eau de rose

4. Un beau jour, de plein soleil, préparez votre élixir floral.
 

L'extraction :

Il y a plusieurs façons de faire cette extraction.
Si vous avez préparé une eau de rose (voir 3.), vous pouvez l'utiliser, si vous n'en n'avez pas eu le loisir, vous pouvez sauter cette étape et utiliser de l'eau de la source voisine (c'est comme ça que faisait Bach). le panneau "eau non potable" indique l'absence de chlore…

Les trois façons d'extraire l'élixir de la fleur :
a. La manière traditionnelle : déposer les pétales à la surface de l'eau, exposer en plein soleil, sans nuages, au moins 4 heures. le récipient doit être en verre pour laisser passer la lumière.

les fleurs baignent dans l'eau et dans la lumière (nb. le cuiseur ne chauffe pas) extraction traditionnelle des élixirs floraux

b. Pour pouvoir faire des élixirs floraux avec des fleurs protégées, on a développé une technique qui consiste à plonger la fleur dans le bassin, pour la libérer à la fin de l'opération. D'après la petite expérience que j'ai de cette technique, je trouve que l'on concentre mieux les énergies subtiles de la fleur. J'ai l'habitude de poser le petit saladier sur un miroir.

la fleur, attachée, reste vivante pendant l'extraction


c. Il est parfois simplement bon de déposer la fleur coupée, mais entière, à la surface de l'eau (essayez la technique b. avec la violette pour voir…).

fleurs coupées, entières, pendant l'extraction



La durée d'exposition est au minimum de 4 h., mais il n'y a pas de limites, et on peut aussi exposer plusieurs séries de fleurs dans le même liquide, qui sera plus concentré.

La fixation de l'élixir :
Pour protéger votre élixir des altérations (fermentation, moisissures…), on ajoute un alcool pour le fixer. Bach utilisait du Brandy (eau-de-vie de vin vieillie en fût de chêne, comme le cognac par exemple) pour des raisons de goût personnel parce que la vigne et le chêne sont des plantes traditionnelles de cette médecine.
Si vous avez pu faire une macération de rose (voir 1.) : utilisez-là, sinon, prenez votre schnapps maison, si vous avez déjà tout bu n'en n'avez pas, mettez un cognac, un armagnac, ou une fine que je vous vendrai lors d'une visite à mon atelier.
Le degré final doit titrer aux alentours de 20 % d'alcool.

Votre élixir est prêt !

Bach, qui était médecin homéopathe, avait l'habitude d'en faire une dilution au 10°. Il s'agit de diluer 1 part d'élixir dans 10 parts d'alcool (celui qui vous a servi pour fixer l'élixir), le degré final doit rester approximativement au même degré.
Je ne pratique pas cette dilution, et j'ai l'habitude de faire des élixirs un peu plus alcoolisés, ce qui les rapprochent des eaux-de-vie et des liqueurs (question de goût)
Il se consomme à volonté, vous trouverez vous-même le sens qu'il a (c'est-à-dire l'effet qu'il produit), il n'y a pas d'effets indésirables (du moment que la fleur utilisée n'est pas toxique). La posologie habituelle est de quelques gouttes dans un verre d'eau, mais je ne crains pas d'en prendre une demi cuiller à café si une envie irrésistible se fait sentir…

Essayez, c'est très facile, et cette petite expérience très agréable sera peut-être le début d'une nouvelle aventure entre la nature et vous !

 

Marie-Laurence Million dans sa roseraie ("Roses et Délices")

 

Marie-Laurence (photo) et Bernard Million, producteurs et transformateurs de roses dans l'Aude ("Roses et Délices"). Nous fabriquons ensemble eau et alcool de rose, élixirs floraux &c…


Pour en savoir plus sur les élixirs floraux : vous pouvez vous reporter au petit livre de Bach : "La guérison par les fleurs".

 

Hélianthème, "Rock rose", méthode classique

Hélianthème des apennins "Rock rose", méthode "réflechie" ;-)

 

 

 

 

 

 

Hélianthème des apennins. À gauche : exposition solaire classique, à droite, le récipient est posé sur un miroir. Le "Rock rose" du Dr. Bach est l'Helianthenum Nummularium, il n'y en a pas dans ma région alors j'essaye de faire avec ce que j'ai (Bach préconisait la simplicité).

Elixir de fleurs de cerisier

                                                               Extraction de l'élixir de fleurs de cerisier

 

 
* programme complet, peut-être un peu complexe ; mais pour les débutants et les non-distillateurs, il est tout à fait possible de simplifier en passant directement au § 3. en utilisant un cognac et de l'eau de source, comme faisait Edward Bach lui-même.

 

NB : passez la souris sur les images pour lire les légendes.

Commentaires

    • 1. Le 27/05/2011

Ajouter un commentaire